SAINT-ÉMILION ET SAUTERNES

lorsque james bond va de paris à biarritz en empruntant la trop chère autoroute à péage
il rencontre cent millions de gros bourdons sans ailes et avec des roues appelés camions
et la plupart de ces gros bourdons sont aussi sympas que le camion-citerne de spielberg

et malgré tous ces camions
il arrive enfin à bordeaux
à la rocade de bordeaux
qui n’est pas un cadeau
puisqu’il y trouve
un bouchon
un gros bouchon
le gros bouchon
de la rocade de bordeaux
trois heures de bouchon
trois heures de bourdon
trois heures de pollution
et donc il n’a qu’une envie
acheter un tire-bouchon
pour tirer le gros bouchon
de la rocade de bordeaux

ou vendre son aston martin
et acheter un hélicoptère
pour survoler bordeaux et le bassin d’arcachon
et les landes et le beau pays basque français
et atterrir sur la grande plage de biarritz
et descendre de son hélicoptère
et ne pas se baigner pour ne pas se noyer
et aller au café de la grande plage
pour noyer son bourdon dans le bourbon
eh non james bond n’est pas devin
mais il lui semble qu’à bordeaux
il y a beaucoup d’embouteillages
et beaucoup de bouchons
embouteillages de vin
et bouchons de bouteilles de vin
car bordeaux est une ville de vin

une ville de vin au bord de l’eau
de l’océan et de la garonne
« qui s’élargit vers l’océan »
écoutons nicole croisille
chanter la garonne
« j’ai tellement
d’amour
tout à coup
je te le donne »